PINK FLOYD – The Dark Side Of The Moon

Écrit par sur 22 octobre 2017

Lorsque EMI publie « The Dark Side Of The Moon » le 24 mars 1973, d’innombrables fans du Floyd ont déjà entendu des extraits. Peu d’entres eux se doutent que ces nouveaux titres de leur groupe fétiche se vendront à plus de 25 millions d’exemplaires et que Pink Floyd deviendra un dinosaure, un titan mondial, presque une marque déposée. A l’époque de l’enregistrement de son chef d’oeuvre, Pink Floyd un groupe underground planant qui compte toujours des rivaux comme Soft Machine et voit pointer sur sa gauche une turbulente jeune génération (Génésis, Yes). Mais les musiciens n’ont aucun doute sur le futur impact de leur 8ème LP. Comme le racontera Rick Wright : »A la fin du mix, nous nous sommes tous assis et nous avons écouté l’objet en entier. Je ne pouvais rien penser d’autre que ‘ça va être énorme, ce disque est immense‘ ».

Enregistrant au fameux studio Abbey Road au long de l’été 1972. Pink Floyd est à la croisée des époques. La technologie elle même change. « Dark Side » sera notamment le premier enregistrement rock à bénéficier à la fois du tout récent 16 pistes et du fameux système Dolby. Ce sera également (et tristement) l’une des dernières réelles collaborations entre Roger Waters & David Gilmour (le premier peaufinant textes et concept, le second arrondissant la musique). Autre facteur non négligeable, de nombreux morceaux son joués, testés et modifiés lors de concerts autour de l’Europe, avant et pendant l’enregistrement. Appelé dans un premier temps « The Eclipse », le disque est notamment donné comme une suite lors d’une mémorable semaine de concerts au Rainbow de Londres. Clairement, « The Dark Side Of The Moon » tombait impeccablement pour devenir le fétiche d’une génération grande consommatrice de matériel hi-fi (autre nouveauté) et avide d’effets stéréo stupéfiants. Jusque là, les disques du Floyd avaient été de tempétueux édifices soniques dont certains critique ne s’étaient pas privés de souligner la vanité quelque peu formelle. Bien décidé à clouer le bec de ces mécréants, Roger Waters, déjà fasciné par le sort de son vieux compagnon Syd Barrett écrit la plupart de ses textes autour d’un thème unique : l’aliénation. Inspiré, le bassiste descend aux tréfonds du cérébral, démontrant avec une minutie clinique que de petits événements apparemment anodins peuvent pousser l’humanoïde en zone de folie totale. Paranoïa, schizophrénie,  dépression…

L’emergence de nouvelles technologies

Depuis des années, armé d’un gros magnétophone, le batteur Nick Mason « collectionnait les sons ». Les Floyd en glisseront beaucoup au milieu de leurs 4 instruments tournant à plein régime. Bruits de tiroir-caisse de « Money » certes, mais aussi horloges, sonnettes, pendules et comtoises qui déchirent « Time« . Et bruits de course, avions, explosions. Jusqu’au vieux portier d’Abbey Road, un certain Jerry Driscoll qui, enregistré un jour par Waters, décrète sur un fond de batterie imitant une pulsion cardiaque: » Il n’y a pas de face cachée de la lune. En fait tout est toujours caché« . Des mots simples, prononcés par un vieux cockney débonnaire mais qui mixés dans un fracas technologique interpelleront une génération au point de faire du Floyd, un groupe culte. Très en verve, les musiciens poussent leur ingénieur Alan Parsons (qui lui même plus tard fera ses disques progressifs) à tripatouiller les sons. Pour obtenir des chœurs désincarnés , irréels et presque chétifs, Parsons fait chanter les Floyd dans 2 micros à la fois, un en phase, l’autre hors phase, obtenant ainsi les fameuses voix téléphone. Sur « On the run« , le synthétiseur VCS3 est utilisé comme échantillonneur, une première. Les Beatles sont souvent cités, naturellement. On distingue des échos lointains de « Dear Prudence » sur « Brain Damage » et le riff de « I want you (She’s so heavy) » réapparaît dans « Eclipse ». Tribut inconscient ? Influence du studio ? volonté de dépasser les plus grands ? Gilmour et Waters n’ont jamais daignés s’exprimer sur ce sujet… L’un des plus intense moments du projet reste la fin de la 1ere face du vinyle,  » Great Gig in the Sky« , morceau instrumental de Richard Wright sur lequel apparaît la chanteuse de gospel Clare Torry dans un invraisemblable looping vocal qui laissera des générations de planeurs scotchés aux tweeters de leur chaîne stéréo. découvrant avec stupéfaction qu’elle n’avait aucun texte à chanter, la réticente diva se laissa pourtant aller à cette mythique contribution solo. Semblablement, la partie de saxo de Dick Parry sur « Money » marque la première irruption d’un instrument solo autre que la guitare ou le clavier dans le format floydien.

Une pochette mythique

La fameuse pochette Hipgnosis porte la fameuse mention produced by Pink Floyd, mais le mixage final devint tellement épineux que EMI imposa au groupe la visite d’un certain Chris Thomas (champion de rock arty qui avait négocié des œuvres majeures pour Procol Harum- on le retrouvera produisant Roxy Music, The Pretenders et même les Sex Pistols). A ce jour, l’homme de l’art reconnait s’être cantonné dans un modeste rôle d’arbitre entre les factions voix (Waters) et musique (Gilmour). Dès sa sortie, « The Dark Side Of The Moon » fascine les foules. Catapulté par l’imparable « Money », l’album reste classé dans les 40 meilleures ventes de Billboard pendant une période record de 736 semaines.

Avec plus de 24 millions d’exemplaires vendus, « The Dark Side Of The Moon » reste un classique rock qui ne vieillit pas. Son utilisation étant diverse et variée. Bien sur, le public audiophile a joué un role non négligeable dans ce succès, mais une enquete du Melody Maker prouva également que le disque était considéré par beaucoup comme idéal pour… faire l’amour. En tout cas, « The Great Gig in the Sky » reste un must des bars à Go-go girls de notre planète. Quelque peu amer, Roger Waters tourne enfin dans l’Amérique profonde, jouant devant des foules de plus en plus énormes. Bruyamment, les nouveaux fans réclament « Money » pendant les passages d’accalmie musicale, ce qui agace prodigieusement le sardonique bassiste. Ne déclara t’il pas en 1987 : »The Dark Side Of The Moon signa la fin du groupe. Après ça n’avions plus rien à prouver ».

Source Philippe Manoeuvre (La Discothèque idéale- Albin Michel)

Morceaux qui passent dans les shows : Hall of Fame, Rock, Rock British.

10 anecdotes sur « Dark Side of the Moon »
http://www.vintag.es/2015/10/10-fun-facts-you-probably-didnt-know.html

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