Cream : le premier supergroupe

Écrit par sur 14 octobre 2018

Même si les Cream ne sont restés ensemble qu’un peu plus de deux ans, leur influence est immense, à la fois pendant leur apogée de la fin des années 60 et dans les années qui ont suivi leur rupture. Cream fut le premier groupe à exploiter véritablement le format Power Trio, jetant ainsi les bases d’un grand nombre de blues-rock et de hard rock des années 1960 et 1970. C’est aussi avec Cream que le guitariste Eric Clapton est véritablement devenu une superstar internationale.
Certains critiques révisionnistes ont qualifié le groupe de surestimé, citant l’accent mis par les musiciens sur le flash, la virtuosité et le sens du spectacle au détriment du goût et de la concentration. C’est parfois le cas de leurs concerts en particulier, mais en réalité, les meilleurs enregistrements en studio sont d’excellentes fusions de blues, de pop et de psychédélisme, avec un matériel original concis qui surpasse les bluffs gonflés et les solos trop longs.

Cream : La crème des musiciens

Cream peut être considéré comme le premier supergroupe rock à devenir des superstars, bien qu’aucun des trois membres ne soit aussi connu lors de la formation du groupe au milieu de 1966. Eric Clapton avait la plus grande réputation, s’étant établi comme guitar hero d’abord avec les Yardbirds, puis dans un environnement plus intense en blues avec les Bluesbreakers de John Mayall. (Aux États-Unis, cependant, il était à peu près inconnu, ayant quitté les Yardbirds avant que « For Your Love » ne figure dans le Top 10 américain.)

Ginger Baker : Born to be wild

Ginger Baker
Ginger Baker aux futs

Féru de batterie, il commence son apprentissage sur un kit conçu par lui-même en 1961 et jusqu’en 1966, date à laquelle il peut enfin se payer une Ludwig.
Jack Bruce qui explose littéralement son kit lors d’une bagarre. Bruce ne tarissait pas d’éloges sur son invention sonnant comme nulle autre.
Alton Redd et Baby Dodds, dans un premier temps, puis Max Roach sont les batteurs de jazz qui l’inspirent et dont Ginger reprend la technique. Durant les 60’s, il sillonne le circuit jazz moderne de Londres mais ne plaît pas car trop fougueux, trop passionné.
Et colérique par-dessus le marché. Baker dérange. Du jazz, il intègre alors la scène R & B (1962) et joue dans le Blues Incorporated d’Alexis Korner, tremplin pour des artistes alors de passage comme Charlie Watts, Long John Baldry, Danny Thompson, Graham Bond, Mick Jagger, Cyril Davies, Malcolm Cecil ou encore Dick Heckstall-Smith.
Ginger Baker y fait la rencontre de Jack Bruce avec lequel il incorpore, en février 1963, le Graham Bond Organisation, pionnier du british blues boom. Son passage dans ce dernier groupe lui permet de développer une approche effrénée de la batterie qui en fait, pour ses confrères, un des meilleurs spécialistes à son poste de toute l’histoire du rock.
Puis devenu le leader de ce groupe, il expulse Jack et quitte finalement lui-même le groupe un peu plus tard. Toujours en 1966, il crée Cream, avec Eric Clapton et Jack Bruce comme bassiste.
Ginger Baker reste avec Clapton, en 1969, au sein du super-groupe Blind Faith comprenant Steve Winwood. Au début des années 1970, il tourne et enregistre avec un groupe de jazzrock : Ginger Baker’s Air Force. C’est aussi la rencontre avec Fela Kuti qui donne naissance, en 1971, à l’excellent disque Fela With Ginger Baker Live!. Il enregistre Stratavarious en 1972 aux côtés de Bobby Gass sous un pseudonyme pour Bobby Tench. Il vit au Borough londonien de Harrow de 1970 à 1976. En 1976 il traverse le Sahara avec Keith Gerrard. Ce voyage a duré quatre jours et a été le plan du premier Paris Dakar en 1978. Il forme le « Baker Gurvitz Army » en 1974 et enregistre trois albums, ils se séparent en 1976.
En 1980 il rejoint les « Hawkwind » pour un album et une tournée. En 1985 il enregistre avec Public Image Ltd de John Lydon dans l’album Album (Public Image Ltd album). Depuis 1986, Ginger Baker a sorti plusieurs albums de jazz fusion et a tourné avec des groupes de styles variés (jazzmusique classiquerock) et même, en 2005, avec Cream.

https://youtu.be/jxWDQ-otM2w
Ginger Baker – Fou génial de la batterie

Jack Bruce : le bassiste

Jack Bruce
Jack Bruce

Jack Bruce est né dans le comté de Lanarkshire en Écosse mais ses parents voyageaient beaucoup au Canada et aux États-Unis. Il fut inscrit dans 14 écoles différentes avant d’obtenir un prix de violoncelle et de composition à la Royal Scottish Academy of Music.
Ses premières lettres de noblesse furent réalisées au sein des Blues Incorporated d’Alexis Korner (voir plus haut la suite de sa carriere).
Jack Bruce est un vrai spécialiste de la basse, fluide, souple, novateur, doublé d’un excellent chanteur au timbre déjà très expressif.
Avec Ginger Baker, ils forment aux yeux des connaisseurs du rock, la rythmique la plus explosive du moment.
Un énième différend amène Bruce à quitter le GBO (fin 1965) pour la maison formatrice concurrente des Bluesbrakers. Il y côtoie brièvement Eric Clapton avant de partir pour une pige de quelques singles pour Manfred Mann au début de l’année 1966.
Après Cream, Jack Bruce travailla avec de célèbres musiciens de rock, dont Lou Reed en 1973 pour l’album BerlinFrank Zappa en 1974 pour l’album Apostrophe, et collabora aussi avec des grands du jazz comme Tony WilliamsJohn McLaughlin, et Carla Bley. Il entama ensuite une carrière solo.
Il meurt des suites d’un cancer du foie, le 25 octobre 2014 à l’âge de 71 ans

Eric Clapton : God

Eric Clapton avec Cream
Eric Clapton

Eric Clapton est le plus jeune du trio, mais pas le moins talentueux. Guitariste et chanteur de blues et de rock, celui que Rolling Stone a placé deuxième meilleur guitariste de tous les temps, connaît une enfance difficile. Balloté entre des grands-parents maternels qui l’élèvent de leur mieux et une mère qui l’abandonne, il apprend la guitare alors qu’il est adolescent, mais sans lui vouer une attention soutenue. Néanmoins, il puise sa base musicale dans le blues de l’Oncle Sam, celui du Delta et des Robert Johnson, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Big Bill Broonzy, Elmore James.
De même que Baker et Bruce, dès 1962, il pointe le bout de son nez dans les clubs de la capitale anglaise, comme le Ealing Club, place initialement jazz qui mute vers le R & B en 1962. L’endroit est resté célèbre pour avoir été le club dans lequel les Rolling Stones se sont retrouvés pour la première fois ensemble.
Les Roosters (Terry Brennan, Robin Mason, Tom McGuinness, Ben Palmer et Eric Clapton) sont le premier groupe de Slowhand, appelé aussi Eric The Mod au regard de ses vêtements évoquant ce mouvement. Il l’intègre en janvier 1963 jusqu’à sa dissolution en août de la même année. Il rebondit du côté de Casey Jones And The Engineers, dès octobre 1963, avant de rejoindre les Yardbirds où les choses sérieuses commencent pour lui.
Clapton contribue à les faire décoller alors que le groupe n’interprète encore que des reprises de R & B. De 1963 à mai 1965, les Yardbirds deviennent une formation culte anglaise. Clapton installe progressivement sa marque de fabrique, influencée par les deux King, Freddie et B.B. et par Buddy Guy. Il quitte les Yardbirds, remplacé par Jimmy Page, pour les Bluesbreakers de John Mayall.
Clapton est alors une figure incontournable de la scène britannique et le Bluesbrakers une référence du R & B de l’endroit. Devenu guitariste réputé, Clapton est considéré comme un Dieu et hérite du surnom de God, renforcé par la sortie à la même période de l’album Beano (BluesBreakers With Eric Clapton/mars 1966), enregistré avec les Bluesbreakers et considéré comme un disque culte du british blues boom. A la publication de ce monument discographique, Eric Clapton n’est déjà plus dans la maison Mayall. Son avenir, il l’envisage avec Bruce et Baker et celui-ci s’appelle Cream…
Eric Clapton a commencé sa carrière solo avec la sortie de son premier album éponyme, au milieu des années 1970. On a vu, il était depuis longtemps reconnu comme l’une des plus grandes stars du rock du monde en raison de ses affiliations à un groupe – les Yardbirds, les Bluesbreakers de John Mayall, Cream et Blind Faith – qui avaient démontré qu’il était le meilleur guitariste de rock de sa génération. Le fait qu’il ait fallu si longtemps à Clapton pour sortir seul témoigne d’un degré de réticence inhabituel quelqu’un de cette stature. Et son premier album, bien qu’il ait engendré le succès du hit du top 40 « After Midnight », était typique de son approche effacée: c’était en fait un album du groupe dans lequel il avait été récemment présenté, Delaney & Bonnie & Friends.

3 ans, 4 Albums pour marquer son époque

Albums studio
1966 : Fresh Cream
1967 : Disraeli Gears
1968 : Wheels of Fire (double album studio et live)
1969 : Goodbye (3 titres studio et 3 titres live)
Albums live
1970 : Live Cream
1972 : Live Cream Volume II
1968 : Wheels of Fire (double album studio et live)
2003 : BBC Sessions
2005 : Royal Albert Hall London May 2-3-5-6 2005
Retrouvez les critiques des albums de Cream >>> ici <<<

Les 10 plus grands morceaux de Cream sont diffusés sur Radio CBGB dans les shows : Britrock, Live, Le grand Mix
Pour ecouter Radio RBGB : 5 possibilités 
1. On the Front Page of RadioCBGB.fr 
2. Tune In : https://tunein.com/radio/Rock–Roll-Radio-s302885/
3. Orange Radio : http://radio.orange.com/radios/radio_cbgb 
4. Radioline : http://fr-fr.radioline.co/ecouter-radio-cbgb 
5. Nobex Radio : Rock & Roll Radio

Sources :
Allmusic : https://www.allmusic.com/artist/cream-mn0000112462
Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cream
Rock6070 : http://rock6070.e-monsite.com/pages/blues-rock/cream.html
Site des musiciens
Spotify


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